Les colonies

Toutes les espèces de manchots sont présentes dans l’hémisphère Sud, principalement dans les régions antarctique et sub-antarctiques. Certaines espèces vivent dans des zones tempérées (Amérique du Sud, Afrique australe, Australie, Nouvelle-Zélande) et une espèce vit même au niveau de l’Equateur dans l’archipel des Galápagos.
Les manchots sont des oiseaux migrateurs. Durant leur migration, ils sont toujours en mer (certaines espèces passent jusqu’à 75% de leur vie en mer). Ils ne reviennent à terre que pour se reproduire et élever leur(s) poussin(s). La plupart des espèces sont grégaires et forment alors de larges colonies à terre. Les plus grandes colonies peuvent compter jusqu’à plusieurs centaines de milliers de couples (comme pour le Manchot royal).
Ces colonies sont toujours à proximité de la mer et des courants froids (riches en nutriments et nourriture abondante). C’est en général sur des îles ou alors des régions reculées des continents. Ils sont alors à l’abri des prédateurs et leur incapacité à ne pas voler ne nuit pas à leur survie.
Ils s’éparpillent à partir des colonies pour se nourrir dans les proches eaux côtières. Les manchots nagent et se nourrissent en petits groupes de 5 à 20 individus. Ils peuvent plonger en solitaire pour pêcher.
Les jeunes se dispersent lorsqu’ils quittent la colonie et ils peuvent errer plusieurs milliers de kilomètres Ils reviennent alors dans les colonies à leur maturité (après avoir mué et quand ils sont capables de se reproduire).
Les colonies selon chaque espèce

Les caractéristiques des colonies (superficie, densité, nombre de manchots, …) dépendent de chaque espèce:
- Manchot empereur
Il forme des colonies à proximité des côtes du continent Antarctique et sur les îles adjacentes. Il préfére les sites plats, protégés du vent avec un accès aisés vers la mer pour s’alimenter. - Manchot royal
Il fait son nid et éléve son poussin sur les îles sub-antarctiques et antarctiques. Il préfére les plages et les vallées dans des zones plates ou en légère pente, libre de toute neige ou glace, et accessible depuis la mer. - Manchot Adélie
Il nidifie souvent sur le continent Antarctique ou les îles adjacentes sur des sites rocheux, des péninsules, des plages, des collines, des vallées et autres zones libres de glace. - Manchot papou
Il nidifie à l’intérieur des terres ou sur la côte au niveau de l’Antarctique, des îles sub-antarctiques et de la péninsule Antarctique. Il a tendance à se reproduire sur des terrains sans neige et sans glace sur les plages, dans les vallées, les collines et le sommet des falaises. Les colonies ne comptent qu’au maximum 100 couples. La densité n’est pas très élevée, de l’ordre de 0,2 à 0,4 par m2 sur la péninsule Antarctique pour tomber à 0,05 nid par m2 sur l’archipel Crozet. - Manchot à jugulaire
Il nidifie sur des pentes raides. - Gorfous Macaroni, de Schlegel et sauteur
La densité est de 2,2 à 2,4 par m2 et les nids sont de 60 à 80cm les uns des autres. - Gorfou des Fjordland
Il préfère la solitude et la tranquillité avec un maximum de deux à trois nids à proximité. Il nidifie dans les forêts fluviales et humides et de la côte, sous les buissons et les arbustes, entre les racines des arbres, dans les trous ou dans les grottes. - Manchot à oeil jaune
Cette espèce est solitaire. Les nids sont distants les uns des autres d’au moins 150m. On compte de 1 à 5 nids pour 10.000m2 - Manchot des Galápagos
Il nidifie dans des grottes volcaniques ou dans des fissures de rocher volcanique. - Manchots des zones tempérées (de Magellan, du Cap, de Humboldt), le petit manchot bleu et le manchot à ailerons blancs
Ils nidifient dans des terriers. Ces espèces se reproduisent dans des zones dont le climat va du tropical au sub-antarctique. Les terriers sont un environnement à la température relativement constante (entre 25°C et 29°C) idéale pour les oeufs et les poussins. Le manchot de Humboldt construit son terrier dans les dépots de guano.
Population

Les données sur les populations sont généralement réalisées sur les colonies pendant la période de reproduction. Cela exclue les manchots qui ne sont pas en âge de se reproduire.
Plusieurs méthodes de comptage existent:
- nombre de poussins, de nids ou de couples
- sur la base de photos aériennes ou de comptage in-situ
Les chiffres peuvent considérablement varier d’une étude à l’autre. On constate également de fortes variations sur un même site selon les années. D’année en année, certains sites sont même délaissés par les manchots tandis que de nouvelles colonies peuvent se former.
Il est donc difficile d’estimer la population réelle de chaque espèce.
Pour trouver ces chiffres:
- études et articles scientifiques: généralement, c’est limité à un site ou une région et pour une année précise
- associations de protection et de conservation: elle centralise les données pour une région, un pays ou une espèce
- bases de données.
- MAPPPD (Mapping Application for Penguin Populations and Projected Dynamics) ne concerne que l’Antarctique (et les îles Shetland du Sud) et quatre espèces (manchot empereur, manchot papou, manchot à jugulaire et manchot Adélie). Mais elle est précise, elle procède à l’historisation des données collectées et elle propose une interface graphique. Parmi les sources
- Antarctic Site Inventory (Oceanites) : programme démarré en 1994.
- Landcare Research Manaaki Whenua : dédié uniquement aux manchots Adélie
- MAPPPD (Mapping Application for Penguin Populations and Projected Dynamics) ne concerne que l’Antarctique (et les îles Shetland du Sud) et quatre espèces (manchot empereur, manchot papou, manchot à jugulaire et manchot Adélie). Mais elle est précise, elle procède à l’historisation des données collectées et elle propose une interface graphique. Parmi les sources
Selon la page http://www.penguinmap.com/Dashboard/, les populations comptabilisées en janvier 2019 sont:
- manchot Adélie : environ 4,6 millions de nids
- manchot empereur : environ 280.000 couples
- manchot à jugulaire : environ 1,3 millions de nids (uniquement sur l’Antarctique), chiffre à confirmer
- manchot papou : un peu plus de 140.000 nids (uniquement sur l’Antarctique), chiffre à confirmer